article : La Montagne MONTLUCON

QUAND LUC ARTENO REVISITE LE BLUES...

Luc Arteno, bluesman français, a donné sur la scène du Guingois un one-man-show de deux heures, intitulé "Gaulois's Blues", au cours duquel il a su surprendre par ses compositions personnelles et son jeu de guitare original.

Pas de mouvement de foule ni de décibels saturés, mercredi soir, au Guingois. L'ambiance était plutôt chaleureusement intimiste autour de Luc Arteno. Respectant la tradition des premiers joueurs de blues, il avait décidé de jouer seul. Mais comme il le dit lui-même : "La technologie actuelle permet en plus de créer un éventail de son qui évite le côté monocorde des morceaux joués il y a quarante ans".

Ce travail sur le son, Arteno en use largement. En concert, il exploite ses guitares de toutes les manières possibles : en frottant les cordes avec un tube de verre ou du métal (slide guitar), en frappant dessus avec ses mains (taping) ou encore en combinant l'effet produit avec des machines de traitement de son.

UN ARTISTE AUTODIDACTE

Luc Arteno, derrière un style populaire a le verbe poétique et le feeling au bout des doigts.

De ballades classiques en morceaux aux sonorités quasi futuristes, en passant par un mélange de blues-rock, son univers est volontairement éclectique, mais toujours très personnel. Ce style bien à lui, Arténo y tient, même si au départ, il s'est inspiré du blues blanc joué par de grands noms, comme Eric Clapton ou John Mayall. En une vingtaine d'années de scène, il n'a chanté et joué que ses propres compositions. Prolixe, il se renouvelle tous les ans et compte à son actif des centaines de morceaux. Il a choisi de chanter en français, d'où le nom de "Gaulois's Blues", et il est vrai que ses textes s'y prêtent.

Mélange de parler populaire et de poésie, son répertoire a conquis l'auditoire du Guingois. L'univers d'Arteno est peuplé de joyeux buveurs de bière, d'amoureux, de gosses qui pleurent... Ses chansons expriment tout le spleen du blues, mais aussi les petites joies quotidiennes. Mais surtout, Luc Arteno est un écorché vif, et ça se sent. C'est un peu de lui-même et de son histoire qu'il met dans ses chansons, et c'est sans doute ce qui les rend si authentiques.

" On en veut toujours plus" s'intitulait l'une de ses chansons. Et c'est vrai, mercredi, quand il a quitté la scène, on en aurait bien voulu encore...